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07 septembre 2023

Points de vue des stagiaires

L'expérience de travail d’été à la Réserve naturelle Gault est une occasion pour les étudiantes et étudiants de McGill d’acquérir une expérience pratique dans une réserve naturelle et une station de recherche. Au cours de l’été, les stagiaires développent des compétences prisées pour des carrières dans les secteurs de la biologie et de l’environnement. Cette année, leurs tâches comprenaient de la recherche, des communications scientifiques, de la sensibilisation, du travail de terrain et bien plus encore.

Les journées raccourcissent et les feuilles commencent lentement à changer de couleur, signe que la saison de terrain 2023 touche à sa fin. Dans les derniers mois, les stagiaires ont participé aux activités nécessaires à la gestion de Gault. Toutes et tous s’accordent à dire que cette expérience a été enrichissante, instructive et très amusante. Laissez-les vous raconter les grands moments de leur stage.

Une soirée pas comme les autres

Cet été, les stagiaires ont eu l’occasion de participer à de nombreux projets en cours. Greg, récemment diplômé de McGill, nous a confié que son préféré était l’étude d’une colonie de chauves-souris qui vit dans le grenier de la Maison Gault, située sur la berge du lac Hertel. Une colonie de petites chauves-souris brunes y a établi une pouponnière où elle met bas et élève ses petits, et la Réserve naturelle Gault suit la population, car cette espèce est actuellement menacée. Le dénombrement des chauves-souris lorsqu’elles sortent de leur gîte prend du temps, mais cette méthode permet de mesurer la croissance de la population.

« C’était très inspirant de voir leur nombre doubler à mesure que leurs petits atteignaient la maturité, a déclaré Greg. Je pense que ce que j’ai surtout aimé, c’était cette sorte de contradiction : c’était difficile, mais les données étaient importantes. C’était agréable de passer du temps avec mes amis, colocataires et collègues de travail. »

Trois stagiaires assis sur des chaises de jardin en plastique, observant quelque chose hors champ. L’une d’eux pointe du doigt ce qu’ils regardent. En arrière-plan, le coucher de soleil est visible au-dessus de la montagne.

Morgane, Niamh et Philippe comptent les chauves-souris qui quittent le grenier de la Maison Gault (photo : Seonaid Newell-Macintosh)

Contribuer aux années futures

De nombreux projets, comme l’étude sur les chauves-souris, doivent se dérouler sur plusieurs années. Pour cette raison, les stagiaires de l’année prochaine poursuivront le travail. Olivia, étudiante en biologie de l’environnement à McGill, s’est dite très heureuse de leur passer le flambeau du projet d’herbier :

« L’herbier de la Réserve naturelle Gault est une collection de plantes séchées que l’on conserve pour créer une archive historique de la flore de la réserve depuis les années 1940. Son organisation et sa numérisation constituent un projet amusant pour les jours de pluie et permettront à la Réserve de contribuer aux bases de données mondiales sur les plantes. »

Olivia, tenant un spécimen végétal, se tient devant l’un des placards contenant une partie de l’herbier de la Réserve naturelle Gault. 

Olivia organise l’herbier de la Réserve en vue de la numérisation (photo : Morgane Dubé)

Greg a pour sa part indiqué qu’il se réjouissait de la poursuite du projet de banque de semences de la réserve :

« La préservation de la diversité génétique ici à la Réserve est une tâche très importante. Maintenant que nous avons jeté les bases, je serai très heureux de revenir un jour dans la réserve pour voir des plantes indigènes qui ont été multipliées et cultivées ici même. »

Greg se tient devant une table sur laquelle sont déposés un tamis et des graines.

Greg utilise un tamis pour séparer les graines des pétales (photo : Morgane Dubé)

Une lutte importante

L’équipe a accompli beaucoup dans le peu de temps dont elle disposait. Niamh, récemment diplômée de McGill, nous a confié qu’elle pensait que la réalisation la plus importante des stagiaires était l’identification et l’élimination des plantes envahissantes présentes sur la montagne. Malheureusement, des espèces exotiques envahissantes ont été introduites dans la Réserve naturelle Gault au fil du temps, endommageant le reste de l’écosystème. Cet été, l’équipe a été chargée d’identifier les étendues de plantes envahissantes et de les éliminer afin de contrôler leur propagation.

« Bien que cette mission ait été laborieuse, je pense qu’il s’agit de l’une des plus grandes réussites de l’équipe en raison de l’effet positif qu’elle aura sur les autres plantes touchées par ces invasions, a déclaré Niamh. Nous avons enlevé un total de 462 kg (environ 1 018 lb) de plantes envahissantes, ce qui, selon nous, réduira considérablement leur propagation dans les années à venir. »

Cependant, le travail est loin d’être terminé; l’éradication de la plupart des plantes envahissantes nécessite plusieurs années d’intervention consécutives. Les stagiaires suivants s’acquitteront de cette mission essentielle et gratifiante dans les années à venir.

Niamh se trouve au bord d’un lac dans une étendue de plantes envahissantes.

Niamh (sur la photo) et les autres stagiaires ont éliminé le roseau commun envahissant autour du lac Hertel (photo : Olivia Grossi)

Sensibiliser afin de protéger

Malheureusement, les invasions de plantes exotiques ne sont pas le seul problème de la Réserve naturelle Gault. Seonaid, étudiante de deuxième année en environnement, s’est dite préoccupée par la surpopulation de cerfs de Virginie :

« Les cerfs sont des créatures majestueuses, magnifiques et dignes de respect et de protection comme toutes les autres, mais leur population est actuellement déséquilibrée par rapport au reste de la montagne. Dans les 20 dernières années, leur augmentation a eu un effet extrêmement préjudiciable sur la santé du sol forestier. Ils ont réduit la diversité biologique de nos fleurs et plantes basses, en plus de surexploiter les ressources qu’ils partagent habituellement avec les rongeurs, les insectes et les oiseaux. »

Pour contribuer à la sensibilisation, les stagiaires ont présenté ce problème au public.

« Il est bon d’être proactif en présentant chaque semaine un kiosque de sensibilisation à l’importance du sous-bois, a ajouté Seonaid. J’espère que la Réserve trouvera un moyen de résoudre ce problème en collaboration avec les scientifiques et les habitants. »

Toutes deux souriantes, Olivia (à gauche) et Morgane (à droite) se tiennent côte à côte derrière un kiosque de sensibilisation.

Les stagiaires ont tenu un kiosque de sensibilisation hebdomadaire pour informer le public sur la surpopulation de cerfs de Virginie (à gauche : Olivia, et à droite : Morgane) (photo : Alex Tran)

Une opportunité d'apprentissage et de croissance

En plus de travailler sur des projets d’équipe, les stagiaires ont eu de nombreuses occasions de découvrir de nouveaux sujets et d’apprendre à mieux se connaître. Philippe, étudiant en développement durable, sciences et société, habite près de la Réserve et connaissait déjà certains des sentiers avant de commencer son stage. Cependant, il était moins familier avec les activités quotidiennes de la Réserve.

« Travailler ici m’a donné une excellente vue d’ensemble des activités quotidiennes d’une réserve naturelle et m’a permis d’acquérir une expérience pratique qui sera fort utile dans la vie de tous les jours. Ce stage offre un bon équilibre entre le travail de bureau et le travail sur le terrain, ce qui est avantageux si vous n’êtes pas encore certain de votre orientation future, car cela vous permet de découvrir vos préférences. »

Philippe (à gauche) et Seonaid (à droite) sont derrière une table où se trouve du matériel de laboratoire.

Philippe (à gauche) et Seonaid (à droite) effectuent une analyse chimique du sol dans le cadre d’un projet de revégétalisation (photo : Savannah Bissegger O’Connor)

Un accès privilégié aux merveilles de la montagne

Tout au long de l’été, les stagiaires ont eu le choix entre vivre dans un chalet dans la Réserve ou faire la navette entre celle-ci et leur domicile. Morgane, étudiante en deuxième année de biologie qui vit également près du mont Saint-Hilaire, a décidé de rester chez elle pendant l’été et de se rendre au travail tous les jours en voiture :

« Le trajet quotidien jusqu’à la montagne s’est avéré très agréable. C’était très spécial de passer plus de temps avec mes parents à Saint-Hyacinthe, car je suis généralement absente pendant la session. Cet équilibre entre le travail et la famille est devenu un aspect précieux de mon expérience de stage. »

Par contre, les stagiaires qui vivaient loin du mont Saint-Hilaire ont décidé de rester dans la Réserve. Niamh a eu le meilleur des deux mondes, car elle vivait dans la Réserve pendant la semaine de travail et retournait chez elle à Montréal les fins de semaine.

« J’ai vraiment aimé vivre sur place avec trois autres stagiaires, car cela nous a permis de mieux nous connaître en dehors du travail. À la fin de la journée, nous préparions le dîner ensemble et explorions parfois les petites villes voisines de la montagne. »

Le fait de vivre sur place lui a également donné l’occasion unique d’observer la Réserve en dehors des heures de visite. Pendant les soirées calmes, les stagiaires ont pu voir les animaux sortir de la forêt sans craindre de rencontrer des humains. « C’était une expérience très spéciale, et je me considère chanceuse d’avoir vu de près la faune de la Réserve de cette manière », a déclaré Niamh. Une fois la semaine de travail terminée, elle retournait à Montréal pour profiter de son temps libre et voir ses amis et sa famille.

L'été en un mot

Enfin, nous avons demandé aux stagiaires de résumer leur expérience de stage en un mot. Voici leurs réponses :

Seonaid : « Espoir. Après tant de théorie environnementale, c’est inspirant de faire partie des nombreuses personnes qui travaillent activement sur le terrain à la préservation et à la protection de notre environnement. »

Niamh : « Productivité. Nos tâches étaient différentes chaque jour et nous avons accompli tant de choses en si peu de temps. Cela a été incroyablement gratifiant de faire partie de cette équipe et de voir les répercussions de notre travail. »

Olivia : « Expérience. J’ai commencé ce stage avec peu de connaissances ou de temps passé à l’extérieur, et je me sens maintenant bien équipée pour tous les emplois sur le terrain que je pourrais avoir à l’avenir. »

Philippe : « Occasions. Nos différents projets nous ont permis d’explorer les nombreux aspects du travail de conservation, qu’il s’agisse de réparer des dispositifs de collecte de données sur le terrain, de couper des plantes envahissantes en portant des cuissardes, de rédiger des articles de vulgarisation scientifique, de créer des kiosques ou d’aider les chercheuses et chercheurs dans leurs travaux. »

Morgane : « Mobilisation. Tout au long de l’été, j’ai pu participer à des projets liés à mes centres d’intérêt, ce qui m’a enthousiasmé et a renforcé ma volonté de travailler ici. »

Greg : « Plaisir. Je pourrais mentionner la diversité des possibilités, des compétences transférables et de l’expérience pratique que j’ai acquise ici – ce qui est formidable, précieux et tout à fait exact. Mais pour moi, le stage était avant tout amusant. J’ai eu les meilleurs collègues. J’ai pu jouer dans la boue. J’ai pu passer des journées entières de travail sur le lac et dans les bois. J’ai eu l’occasion d’exprimer mes intérêts intellectuels et de partager mon enthousiasme pour la science avec le monde. J’ai été payé pour faire ce que j’aime. C’était tellement amusant! »

Niamh Stafford
Assistante aux opérations de terrain
Réserve naturelle Gault de l'Université McGill

En-tête : Les six stagiaires sont des étudiantes et étudiants actuels ou récemment diplômé.e.s au baccalauréat en sciences biologiques et environnementales de l'Université McGill (photo : Frédérique Truchon)

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