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13 août 2024

Des échos au grenier : Une soirée à dénombrer les chauves-souris de Gault

Alors que le soleil se couche sur le sommet Pain de sucre, l’équipe d’assistant.e.s de terrain se réunis aux abords du lac Hertel, cahiers de notes et lampes frontales à la main. Bientôt, elles et ils seront aux premières loges du ballet aérien des mammifères volants. L’équipe se disperse autour de la Maison Gault afin d’avoir une vue d’ensemble du toit en ardoise. Leur tâche pour la nuit? Dénombrer les chauves-souris se servant du grenier de la Maison Gault comme maternité – un endroit où mettre bas et élever les petits. Après un moment d’attente, une voix se fait entendre à la radio : « Oh! On en a une. »

Des assistant.e.s de terrain observent le toit d’une maison en pierre dans la noirceur.

Des chauves-souris ont élu domicile dans le grenier de l’historique Maison Gault, sur la berge du lac Hertel (photo : Daniil Katkov)

Dénombrement des chauves-souris

Faire le relevé des chauves-souris peut sembler complexe, mais c’est plutôt facile lorsque l’on porte attention à leur comportement. Les chauves-souris, comme la plupart des mammifères, tiennent à leurs habitudes. Chaque nuit, au coucher du soleil, elles quittent leur perchoir et vont chasser. Ces sorties, pendant lesquelles les chauves-souris fendent l’air à la recherche d’insectes par écholocalisation, peuvent prendre des heures.

Les chauves-souris ont tendance à utiliser les mêmes points d’entrée et de sortie. En observant ces « portes », on peut compter le nombre de chauves-souris partant à la chasse nocturne. Puisqu’elles ne reviendront pas avant quelques heures, il n’y a aucun risque de compter une chauve-souris deux fois. Lorsqu’elles cessent de sortir, les assistant.e.s de terrain remballent leur matériel pour la nuit.

Seules les chauves-souris matures chassent. Au début de l’été, notre équipe compte les chauves-souris adultes. Vers la fin de l’été, les chauves-souris nées au cours des derniers mois sont suffisamment matures pour quitter le grenier. En comparant les décomptes effectués dans les deux périodes, nous pouvons avoir une idée du succès des mères utilisant le grenier comme maternité.

Une chauve-souris au corps brun et aux ailes gris foncé.

La grande chauve-souris brune (Eptesicus fuscus) ont établi une maternité dans le grenier de la maison Gault il y a plusieurs années (photo : (c) stephen_buckingham, certains droits réservés (CC BY-NC))

Pourquoi protéger et surveiller les pouponnières de chauves-souris?

Les chauves-souris occupent une niche importante dans l’écosystème de la Réserve naturelle Gault, principalement en raison de leur régime insectivore. Par la voracité de leur appétit pour les insectes, elles contribuent à l’équilibre écologique et à la réduction des moustiques et mouches piqueuses. La préservation de leur dortoir est donc essentielle non seulement pour l’espèce elle-même, mais aussi pour la santé globale de l’environnement de la Réserve.

Malheureusement, les chauves-souris d’Amérique du Nord sont menacées par une maladie fongique connue sous le nom de syndrome du museau blanc. Certaines espèces autrefois abondantes, comme le petite chauve-souris brune (Myotis lucifugus), ont été décimées. Depuis sa découverte en 2006, des millions de chauve-souris ont été tuées par le syndrome du museau blanc. La maladie prend son nom de l’infection blanchâtre qui se manifeste sur le nez, les ailes et les oreilles de l’animal en hibernation. Les animaux atteints voient leur hibernation perturbée par de nombreux réveils, ce qui épuise leurs réserves de gras et les mène souvent à la famine.

La grande chauve-souris brune que l’on trouve à la Maison Gault n’est pas touchée si fortement par le syndrome. Cependant, elle subit d’autres menaces comme la destruction de son habitat et l’utilisation de pesticides. Il est donc réjouissant de voir que beaucoup d’entre elles se reproduisent et élèvent leur progéniture dans notre grenier.

La silhouette d’un grand héron devant un lac au coucher de soleil.

Un grand héron (Ardea herodias) chasse sur la berge du lac Hertel (photo : Alex Tran)

Au fil de l’été, l’équipe retournera aux bords du lac Hertel pour surveiller la maternité. « J’adore les chauves-souris et j’ai hâte de les revoir », exprime Sophie. Les stagiaires espèrent que la colonie restera stable durant l’été et qu’elle aura beaucoup de petits. Une chose est sûre : les stagiaires auront les yeux rivés vers le ciel à veiller sur nos petits amis volants.

Impliquez-vous!

Ce dénombrement s’inscrit dans le projet Chauves-souris aux abris. Ce projet invite la population canadienne à contribuer à la préservation de l’espèce en localisant et surveillant les structures où elle a élu domicile.

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