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03 août 2023

Coup d’œil sur le terrain : Le problème épineux des espèces de plantes envahissantes

Les espèces exotiques envahissantes (EEE) sont des organismes exotiques qui ont été introduits dans un nouvel environnement, souvent par l’activité humaine. La présence de plantes envahissantes est un enjeu commun des parcs avoisinant des zones urbaines comme la Réserve naturelle Gault. Heureusement, notre équipe oeuvre actuellement à la réduction des répercussions d’une telle invasion végétale sur le reste de l’écosystème.

Au cours des dernières années, les stagiaires ont mis au point un ensemble de protocoles d’identification et de retrait des plantes envahissantes présentent à la Réserve. Les stagiaires de cet été améliorent ces outils et poursuivent le retrait des plantes des différents milieux naturels affectés. Ce travail indispensable comporte deux étapes : premièrement, le repérage et la consignation de l’emplacement des espèces envahissantes et, deuxièmement, le retrait des plantes envahissantes selon les techniques propres à chaque espèce.

Une stagiaire tient une racine de chèvrefeuille tout en faisant un pouce dans les airs à la caméra.
Olivia, une des stagiaires cet été, tient les racines d’un buisson de chèvrefeuille (photo : Philippe Hamel)

Pourquoi faut-il les contrôler?

Les espèces exotiques envahissantes peuvent endommager leur nouveau milieu et perturber les organismes indigènes. Par exemple, certaines espèces envahissantes introduites font concurrence aux espèces indigènes, ce qui menace leur survie et, par conséquent, compromet la santé de l’écosystème, réduit la biodiversité et modifie les habitats viables des autres organismes.

Un phénomène sans frontières

Vous l’avez sûrement déjà deviné : l’invasion d’espèces exotiques n’est pas observable seulement dans des parcs urbains ou périurbains comme la Réserve naturelle Gault, mais bien partout ailleurs. Les espèces envahissantes peuvent même se trouver dans votre propre jardin! Elles passent souvent sous le radar d’un œil inexpérimenté et sont donc généralement laissées intactes ou même accidentellement plantées parce qu’elles sont belles et vivaces.

Six espèces envahissantes peuplent présentement certains secteurs de la Réserve :

Soyez sans crainte : quelques astuces vous aideront à déceler et à maîtriser ces envahisseurs. Notre équipe met ces techniques à l’épreuve tout l’été. Parfois très simples, elles réduisent l’impact des espèces envahissantes sur le reste de l’écosystème. Chacune de ces espèces présente ses propres effets et défis, mais nos assistantes et assistants aux opérations sur le terrain mettent au point les protocoles de retrait qui seront utilisés à Gault.

Étape 1. Repérage

Le repérage de plante n’est pas chose facile. Beaucoup d’entre elles se ressemblent, ce qui peut induire en erreur; par exemple, la violette parente (Viola sororia) indigène et l’alliaire officinale envahissante se ressemblent et sont souvent confondues. Cependant, leur odeur les distingue : les feuilles de l’alliaire officinale ont une odeur d’ail, contrairement à celles de la violette. Depuis la formation sur le repérage des espèces envahissantes donnée par des spécialistes, les assistantes et assistants aux opérations sur le terrain mettent régulièrement ces techniques en pratique.

Toutefois, ce genre de séance n’est pas accessible à tous; heureusement, il existe des applications comme iNaturalist qui utilisent l’intelligence artificielle pour l’identification des espèces et sont un bon point de départ pour les personnes qui désirent repérer les plantes envahissantes.

Une photo d’une alliaire officinale vue de près.
L’alliaire officinale a de petites fleurs blanches et les feuilles ont une odeur d’ail (photo : Tony Atkins)

Étape 2. Retrait

Une fois l’espèce envahissante identifiée, elle doit être retirée de la bonne façon.

Une stagiaire coupe des roseaux communs au travers de hautes herbes.
Morgane, une des stagiaires de 2023, coupe des roseaux communs afin de contrôler la dispersion de cette espèce envahissante (photo : Niamh Stafford)

Il existe plusieurs techniques de retrait. On recommande parfois plus d’une technique, chacune comportant son degré d’efficacité. Les herbicides sont efficaces contre les plantes indésirables, mais peuvent être dommageables pour l’environnement. Ainsi, à Gault, nous favorisons les techniques comme l’élagage, l’arrachage manuel et la submersion pour éliminer une espèce envahissante. Quoique plus chronophages, ces méthodes risquent moins d’affecter la faune et la flore environnantes. Par exemple, on peut éliminer le roseau commun envahissant, une plante aquatique envahissante, en coupant ses tiges sous l’eau. Cette technique tue la plante en l’asphyxiant. Certaines espèces sont vraiment résilientes aux tentatives d’élimination et pourraient exiger plusieurs rondes d’intervention. La persévérance, c’est la clé!

La gestion des plantes envahissantes demande tout un apprentissage et les stagiaires l’approfondissent à chaque sortie sur le terrain. Plus important encore, ils constatent les dommages faits par les plantes envahissantes dans les écosystèmes indigènes, donc l’importance de leur travail. Les stagiaires puisent leur motivation dans l’impact positif qu’ils ont eu jusqu’à présent et souhaitent continuer à retirer des espèces envahissantes jusqu’à la fin de l’été.

Niamh Stafford
Assistance aux opérations de terrain
Réserve naturelle Gault de l'Université McGill

En-tête : Alexandra Friedman, stagiaire en 2018, retire des roseaux communs (Phragmites australis) de la berge du lac Hertel (photo : Alex Tran)

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