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17 août 2021

Reprise des écosystèmes après le retrait des phragmites envahissants

Le roseau commun envahissant (Phragmites australis), ou roseau commun d’Europe, est une plante envahissante provenant d’Eurasie qui se répand en Amérique du Nord depuis son introduction au début du 20e siècle. Vous le connaissez peut-être comme ces hautes herbes qui poussent souvent le long des routes. Si les espèces indigènes du roseau commun (Phragmites americanus) sont un élément important d’un milieu humide sain, leurs cousines envahissantes peuvent ravager les écosystèmes locaux. On estime que 95 % du roseau commun au Québec est de l’espèce envahissante.

Bien qu'éradiquer complètement le roseau commun envahissant une fois qu'il est établi est très difficile, il est possible en limitant sa propagation, de faciliter la croissance des espèces indigènes. Une fois que les zones envahies sont « restaurées » par un déracinement adéquat des plantes denses, l’écosystème peut s’en remettre assez rapidement. La répétition, année après année, de ces méthodes de contrôle est la clé du succès. Une de nos tâches en tant que stagiaires est de déraciner les phragmites autour du lac Hertel et dans d’autres zones de la Réserve naturelle Gault. On peut voir le résultat de ces efforts au Pavillon d’accueil.

L’été dernier, l’étang voisin a été complètement nettoyé du roseau qui l’avait envahi, et cette année, nous avons la chance d’y trouver à nouveau des lentilles d’eau (de la famille des Lemnoideae).

Le roseau commun envahissant pousse près de l’eau (exemples : milieux humides, littoraux, fossés de drainage) en bancs très denses. Comme c’est le cas pour la plupart des espèces envahissantes, les habitats locaux ne sont pas en mesure d’y faire face. Il prend facilement le dessus sur d’autres plantes de la région, leur laissant une quantité insuffisante de nutriments. À mesure qu’il pousse, le roseau étouffe la végétation environnante et finit par la remplacer, ce qui réduit la quantité et la diversité des plantes indigènes. Cela dégrade du coup l’habitat des poissons et d’autres animaux qui dépendent de ces plantes pour se réfugier ou s’alimenter. Le roseau commun envahissant nécessite aussi beaucoup d’eau pour croître, réduisant alors parfois les niveaux d’eau des environs. Ce phénomène, doublé de la densité des bancs de roseau, peut nuire aux déplacements de la faune et même empêcher celle des milieux humides, comme les tortues, de trouver des sites de nidification convenables.

Pour éliminer le phragmite qui a envahi votre propriété, vous pouvez consulter le guide en ligne préparé par la ville de Québec associée à l'expertise de chercheurs du Groupe PHRAGMITES.

Juliano Malizia et Savannah Bissegger-O’Connor
Assistants stagiaires aux opérations sur le terrain à la Réserve naturelle Gault
Département de biologie, Université McGill

En-tête : Myrah Graham, stagiaire en 2018, retire des pousses de roseau commun envahissant (photo : Alex Tran)

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