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11 juillet 2024

Préserver le sous-bois : projet de grand exclos

Dans les 20 dernières années, la population de cerfs de Virginie dans le sud du Québec a explosé, si bien que d’après des données de l’hiver 2018, le nombre de ces animaux sur le mont Saint-Hilaire serait deux à trois fois plus élevé que la capacité naturelle de l’endroit. Résultat : la végétation du sous-bois est en déclin rapide.

Qu’est-ce que le sous-bois?

Source de nourriture et abri pour de nombreuses espèces animales, le sous-bois fournit humidité et nutriments aux plantes et aux arbres. En outre, il est essentiel au maintien du couvert forestier lorsque les vieux arbres meurent, et donc nécessaire à la santé et à la pérennité de l’écosystème forestier. C’est pourquoi il est si crucial de le protéger.

Comment pouvons-nous suivre le déclin?

En 2006, la Réserve naturelle Gault a proactivement entrepris de documenter le déclin du sous-bois en lançant un projet de suivi écologique à long terme consistant à établir de 32 petits exclos au mont Saint-Hilaire. Ces exclos permettent aux chercheurs.euses de mesurer la croissance du trille blanc, indicateur clé du broutage des cerfs. On peut voir des copies de ces exclos circulaires sur les sentiers reliant l’espace de pique-nique du lac Hertel au pavillon d’accueil.

Bien que ces exclos se soient avérés très utiles pour le suivi écologique, la surabondance persistante de cerfs demande une approche adaptée : des exclos beaucoup plus grands axés sur la régénération.

Un des exclos construits en 2006 (photo : Alex Tran)

Combiner la surveillance à d’autres mesures de protection

Le premier grand exclos, établi à l’automne 2023 en partenariat avec Connexion Nature, se trouve sur le sentier mauve, près du pré. Grâce à lui, la Réserve peut protéger et surveiller une zone d’environ 625 m2, qui englobe une plus grande diversité d’espèces d’arbres et de plantes qu’auparavant.

Afin de minimiser les impacts sur les milieux naturels, la structure des exclos est attachée aux arbres plutôt qu'à des pieux au sol. Cette technique, développée par Connexion Nature, permet de supporter la structure sans être nuisible pour l'arbre et le milieu environnant. (Photo : Alex Tran)

Pendant l'été, nos assistant.e.s aux opérations sur le terrain travaillent aussi à surveiller la régénération des espèces indigènes et à repérer les banques de semences potentielles du sol, soit les endroits où les plantes emmagasinent des réserves de semences qui feront pousser les prochaines générations. Ces données et ces semences sont un premier pas pour créer des populations végétales saines capables de se propager sur tout le mont, afin de restaurer un sous-bois qui soit vivant et sain.

Dans les mois à venir, nous construirons davantage de ces exclos, qui nous offriront des données et des ressources inestimables pour comprendre l’état des forêts sur le mont Saint-Hilaire et en favoriser la pérennité.

François Carrier est l'un des membres de l'équipe en charge de la construction des exclos cet été (photo : Alex Tran)

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Article publié le 12 juillet 2018 dans Le Devoir par Amélie Daoust-Boisvert pour la série Grandeur Nature.

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