17 mars 2021

À l'occasion de la Journée internationale de la femme, nous désirons souligner la contribution d’Isabelle Pouliot, une collègue exceptionnelle qui travaille pour le Centre de la nature du mont Saint-Hilaire depuis 25 ans. Isabelle est responsable des activités et services à la Réserve naturelle Gault.

Vous avez peut-être déjà croisé Isabelle, car elle est partout sur le site! Nous avons posé quelques questions à notre doyenne du Centre de la nature du mont Saint-Hilaire. Voici ce qu’elle nous a dit :

Comment est née ta passion pour l’environnement ?
Tout au long de ma jeunesse, mes parents nous amenaient en randonnées afin d’observer les oiseaux, faire du ski de fond et du camping sauvage. J’ai donc été sensibilisée très tôt aux beautés de la nature, à sa richesse et à sa fragilité. J’ai donc grandi avec cette valeur.

Dans quel domaine as-tu étudié ?
J’ai étudié en biologie à l’Université de Sherbrooke.

Quel a été ton premier poste à la Réserve ?
J’ai commencé à travailler pour le Centre de la nature du mont Saint-Hilaire en 1996. Mon premier emploi à la Réserve était à titre de patrouilleuse. J’ai commencé ce travail en même temps que mon baccalauréat. Revenir à la montagne les fins de semaine, après une grosse semaine d’études, me permettait de refaire le plein d’énergie. J’ai la chance d’être entourée de collègues passionnés. L’atmosphère de travail a toujours été conviviale et stimulante. Certains collègues travaillent pour le Centre de la nature ou l'Université McGill depuis les tout premiers débuts de ma carrière.

Quel est ton rôle à la Réserve naturelle Gault ?
Je suis responsable de mettre en œuvre tout ce dont les visiteurs ont besoin pour avoir une belle expérience à la montagne tout en assurant la conservation à long terme de la Réserve.

Depuis plusieurs mois, la Réserve est très achalandée, comment cela a-t-il changé ton travail ?
Les activités de plein air exercent beaucoup de pression sur les milieux naturels en ce moment. Cette pression nous confirme qu’il est important et nécessaire d’avoir plusieurs milieux naturels accessibles. Nous avons tous grandement besoin de prendre l’air. Je souhaite de tout cœur que la situation actuelle sensibilise les gens à s’impliquer davantage et à reconnaître leur part de responsabilité dans la protection des milieux naturels.

Depuis un quart de siècle, est-ce que les comportements des visiteurs ont changé?
Les gens ne marchent pas juste en forêt pour le contact avec la nature. La montagne est de plus en plus utilisée comme une salle de sport en plein air pour maintenir la santé physique et mentale.

Quels sont les comportements de la clientèle qui t’attristent ?
Bien entendu, tous les comportements non respectueux de l’environnement. Cependant, ce qui me touche le plus, ce sont les visiteurs qui manquent de respect envers les employés lorsqu’ils interviennent auprès d’eux pour la protection de la montagne. Ces employés ont à cœur la protection de la montagne. Ils sont engagés et ils travaillent fort pour que tous puissent profiter longtemps des sentiers de la Réserve. Ils savent qu’un petit geste multiplié des milliers de fois peut devenir une problématique.

À quel moment préfères-tu la montagne, as-tu une saison préférée ?
J’adore le printemps! Les feuilles des arbres sont vert pâle, les oiseaux et les petits mammifères gigotent partout. C’est un beau spectacle.

Quel est ton sentier préféré ?
J’aime courir le sentier mauve, tôt le matin avant l’arrivée des visiteurs.

Depuis toutes ces années, tu as dû en voir des choses… Peux-tu nous citer quelques anecdotes ?
Les visiteurs croisés sont une source d’inspiration. Ils nous racontent souvent leur relation avec la montagne. Des histoires d’amour débutent ici ou se terminent ici. Des artistes y trouvent de multiples sources d’inspiration. Sur une triste note, des personnes atteintes de maladie grave y vivent leurs derniers moments de paix au bord du lac avec leurs proches. D’autres choisissent de vivre un deuil en sillonnant les sentiers, les larmes aux yeux. Cependant, un évènement particulier m’a davantage ébranlée. Un jour, une femme en fauteuil roulant est montée au sommet Dieppe avec son conjoint. Cette randonnée lui a redonné confiance et espoir.

Nous désirons remercier Isabelle Pouliot pour cette entrevue conviviale et la féliciter chaleureusement pour son parcours de 25 ans au Centre de la Nature du mont Saint-Hilaire. Nous lui souhaitons tout ce qu’il y a de meilleur pour la suite de sa carrière.